fb

Date de mise à jour : 30/10/2017 (60 nouvelles épaves, 41 mises à jour)

EDILIO R.
ex. PALESTRO (1895-1899)

Pavillon italienPavillon compagnie

Ouessant
Tempête, le 2 janvier 1899

Armando R.
S/S ARMANDO R.

Caractéristiques

EDILIO R., cargo à vapeur acier, une hélice, grée en goélette, 2 ponts; Tonnage: 3,331 tons gross, 3,164 under deck et 2,208 net. Dimensions: 340.6 x 42.2 x 27.2 pieds. Construit en 1888, par R. & W. Hawthorn, Leslie & Co. Ltd. à Newcastle, yard 275. Propulsion: machine triple expansion, 3 cylindres (27, 43 et 70 inches), 331 NHP (R. & W. Hawthorn).

Il est lancé le 12 janvier 1888 sous le nom de PALESTRO pour la Schiaffino Solari. Il est vendu en 1891 à Ditta C. Raggio qui le renomme EDILIO R. Son port d'enregistrement est Gênes.

La Società Italiana di Transporti Marittimi Raggio and Co a été fondé le 6 février 1882 par Carlo, Edilio et Armando Raggio et associés à Gênes, avec un capital de cinq millions de lires. Son principal but était de diriger une flotte de navires à passagers et de frêt entre l'Italie et l'Amérique du Sud.
Les frères Raggio à la faillite de la Società Italiana di Trasporti Raggio Marittima & Co, forment une autre société et construisent quatre navires en Angleterre, en leur donnant leurs noms CARLO R.(1), EDILIO R., ARMANDO R. (2) et FORTUNATA R. (3), du prénom de leur mère.

Chaque navire transportait plus de 1800 migrants dans des conditions épouvantables. (Voir ci-dessous)

Le naufrage

L'EDILIO R. est affecté principalement sur la ligne Gênes-Naples-Rio de Jainero, exemple de voyage du 20 mai 1895 : il quitte Gênes pour Naples qu'il atteint le 22, il repart le 23 mai à destination de Rio de Janeiro, il passe le Cap Spartel, le 16 juin et arrive à Rio le 8 juillet.

L'agence Lloyd’s d'Ashanti télégraphie le 4 janvier 1889 :
"Mardi : Le vapeur italien EDILIO R. de Gênes, parti d'Ancona pour Cardiff a cassé ses chaînes et perdu son ancre et s'est brisé à Arland Ouessant. L'équipage de 27 hommes a été sauvé. Il a sombré et est considéré comme perte totale."

Le Figaro (04/01/1899) :
"Brest. Un grand vapeur italien,l'Edilio, demande du secours en vue d'Ouessant. La mer épouvantable ne permet pas de porter secours à ce vapeur, dont la situation est critique. Poussé par un fort vent, il s'est jeté à la côte dans la baie d'Arland et est considéré comme perdu."

Le Finistère (04/01/1899) :
"Un naufrage s'est produit le même jour près d'Ouessant. Un steamer italien de 2,208 tonneaux, l'Edilio, monté par 27 hommes et allant d'Ancône à Cardiff, est venu s'échouer dans la baie d'Arland. Il avait d'abord été porté pendant la nuit vers l'Ile Bannec et se croyait perdu quand le courant le remporta vers Ouessant. Un marin de l'Edilio se dévoua pour sauver l'équipage. Il se munit d'une ligno et réussit à gagner le rivage. Les habitants de la côte établirent un va-et-vient et sauvèrent tous les hommes de l'Edilio, Le steamer naufragé a 110 mètres de longueur, Il avait de nombreuses voies d'eau, Il est actuellement coulé par 6 mètres de fond. Les 27 hommes d'équipage ont été conduits au Conquet par la Louise et sont arrivés à Brest jeudi."

L'EMIGRATION ITALIENNE VERS LE BRESIL

"Nous plantons et coupons le blé, mais nous ne goûtons jamais au pain blanc. Nous cultivons la vigne, mais nous n'en buvons pas le vin. Nous élevons les animaux, mais nous n'en mangeons pas la viande. Malgré ça, vous nous conseillez de ne pas abandonner notre Patrie. Mais est-ce une Patrie que la terre où ne se peut vivre de son propre travail ?".


QUANDO EMIGRANTI, La Compagnia delle Acque

Trenta giorni di nave a vapore
Fino in America noi siamo arrivati
Fino in America noi siamo arrivati
Abbiam trovato né paglia né fieno
Abbiam dormito sul nudo e terreno
Come le bestie abbiamo riposà.
America allegra e bella
tutti la chiamano l'America sorella
tialallalà - lalallalà - lalalallalà.

Ci andremo coi carri dei zingari
Ci andremo coi carri dei zingari
In America voglio andar.
E l'America l'è lunga e l'è larga
L'è circondata da monti e da piani
E con l'industria dei nostri italiani
Abbiam formato paesi e città
E con l'industria dei nostri italiani
Abbiam formato paesi e città.

migrants italiens

migrants italiens

Migrants italiens à bord des cargos EDILIO R. et CARLO R.  

L'immigration italienne au Brésil fut importante, avec pour apogée la période de 1870 à 1920. La plus grande partie se concentra dans l'État de São Paulo. Les Italiens commencèrent à émigrer en nombre significatif pour le Brésil à partir des années 1870. Ils y furent poussés par les transformations socio-économiques en cours dans le Nord de la péninsule italienne qui touchèrent surtout la propriété de la terre. Un des aspects particuliers à ce mouvement est qu'il a commencé à se produire peu après l'unification italienne (1871), raison pour laquelle l'identité nationale de ces immigrants se forgea en grande partie au Brésil.

Jusqu'en 1920, ce mouvement humain amena 1 243 633 personnes au Brésil. Les voyage étaient longs et dangereux. Plusieurs bâteaux se dirigeant vers les amériques disparurent dans l'océan (le PRINCIPESSA MAFALDA, le SIRO, le BOURGOGNE...). Sur d'autres comme le CARLO R. des épidémies décimèrent les passagers entreposés comme du bétail.

Avec la fin du trafic négrier et le succès de la colonisation italienne dans le Sud, le gouvernement pauliste (de l'État de São Paulo) encouragea le mouvement de la population italienne vers les champs de café. Celui-ci commença à partir des années 1880. Les propriétaires mêmes des fazendas (fermes) de café s'occupaient d'attirer les Italiens vers leurs propriétés. Le gouvernement finançait le voyage jusqu’au Brésil, et l'immigré devait ensuite travailler dans les fazendas pour rembourser les frais de transport.

Après l'abolition de l'esclavage au Brésil, en 1888, les Italiens devinrent une source importante de main-d'œuvre et commencèrent à se répandre dans les États de Minas Gerais, Espírito Santo et Rio de Janeiro. La destinée de la majorité était le travail agricole. Beaucoup d'entre eux réussirent cependant, après quelques années de travail à la récolte du café, à économiser l'argent nécessaire pour acheter leurs propres terres et devenir à leur tour fazendeiros. Les autres partirent pour de grands centres urbains tels que São Paulo, Porto Alegre, Curitiba et Belo Horizonte.

Position

Position de naufrage

Zone : 48 05 30 - W Iroise
Latitude : 48° 27', 2430 N - Longitude : 005° 02', 8890 W

Notes

1. Carlo R. , cargo à vapeur de 2674 tonnes, lancé le 13 novembre 1886, par Armstrong Mitchell à Low Walker (yard 465) pour C. Raggio & Co. Rebaptisé RAGGIO en 1895, il est ensuite vendu à l' Italiana di Naviggazione qui le renomme HERCULES. Il sera torpillé à 70nm SE de Gênes, le 23 mai 1916 (S.H.M. Vincennes (N° 916, D 1364, C 11)

2. Armando R. , cargo à vapeur de 3109 tonnes, lancé le 2 juin 1894 par Hawthorn Leslie, à Hebburn (yard 320), pour C. Raggio & Co. Vendu en 1898 à la Commerciale Italiana, il prend le nom de PHOEBUS. Il sera torpillé le 30 juin 1917 à la position 51° 05 N -14 ° 06W. (S.H.M. Vincennes (N° 4964, D 5798, C 45)

3. Fortunata R, cargo à vapeur de 3532 tonnes, lancé en mai 1883, sous le nom de BELL ROCK, par les chantier Garbutt de Hull (yard 4). Il est acquis en 1887 par Carlo Raggio qui lui donne le nom de FORTUNATA R. il sera torpillé sous le nom de FORTUNA à 130nm dans WNW des Blaskets, le 30 avril 1917.

4. Voir auusi la fiche d'un autre navire de l'immigration, le paquebot ELBE

 

Sources

Miramar ship index, R.B.Haworth, Wellington, New Zealand, 2006 ; Lloyd's List shipping newspaper (London 1895) ; "Storia dell'emigrazione italiana" Volume 2, Piero Bevilacqua, Andreina De Clementi, Emilio Franzina ; "Odissee, Italiani sulle rotte del sogno e del dolore", Gian Antonio Stella, Ed. Rizzoli ; The New York Times ( October 29, 1891 - September 29, 1893) ; TheShipsList (Swiggum) ; "L'émigration italienne, Le plus grand exode d'un peuple dans l'histoire moderne", Deliso Villa, Ed. Bennachio ; Le Petit Courrier (3 Janvier 1899) ; Le Figaro (04/01/1899) ; Le Finistère (04/01/1899) ;